Trouver, découvrir, redécouvrir ou ressasser certains acquis pour un meilleur accompagnement et soutien de nos contemporains dans leurs projections, ainsi que leurs exercices entrepreneuriaux et dans le monde des affaires, demeuraient sans doute le leitmotiv lorsque nous débutions cette aventure avec l’Institut Acton, à travers des séminaires périodiques qui, dans leur particularité comme dans leur diversité, ont aussi bien développé qu’aiguiser notre intellect à ce sujet.
En tant que leader religieux, rôle impliquant un suivi tant spirituel que moral, quelle était d’emblée notre véritable perception de l’entrepreneuriat et des affaires?
Le procès de l’entrepreneuriat et du monde des affaires: À tort ou à raison
A ce propos, rappelons que l’entrepreneuriat et les affaires sont des sujets d’actualité qui ont toujours fait partie intégrante de la formation continue des leaders religieux. A priori, tous prétendent avoir des notions à propos.
Mais à quel point?
Pendant que certains les conçoivent comme de simples connaissances à avoir ou à approcher avec beaucoup de réserves, d’autres les considèrent comme des professions purement laïques. A ce sujet, plusieurs exemples de déchéances, d’illustrations piètres, de maux et de tristes événements sociopolitiques et économiques, liés à ces secteurs, confortent plus d’un dans leurs préjugés et positions.
Toutefois, cela laisse transparaître une méconnaissance des atouts de l’entrepreneuriat qui, mal appréciés, le rendent douteux et le mettent en opposition manifeste avec la foi ou l’assistance ecclésiastique.
Eclairés opportunément à travers ces rencontres et échanges constructifs et sensibilisateurs, il demeure maintenant impérieux de s’interroger sur l’avenir de l’entrepreneuriat et ses corollaires, pour mieux les apprécier avec des exemples palpables et trouver les moyens adéquats pour leur redonner leurs lettres de noblesse.
L’Église et l’entrepreneuriat: Un atout efficace et un modèle d’engagement économique
De par le soutien indéfectible qu’elle se doit d’apporter à tous, tant au niveau spirituel que matériel, l’Eglise devra se faire plus solidaire ou/et actrice de l’initiative entrepreneuriale, qui constitue un atout pour la réalisation de sa mission dans le monde.
De même, si l’entrepreneuriat se présente comme un facteur positif et utile pour la formation de tous les fidèles, clercs et laïcs, sa culture innovatrice, incontestablement importante, est fondamentale pour la vie de l’Eglise, pour créer les conditions d’une meilleure autonomie financière et mettre en œuvre efficacement des projets individuels et communautaires.
De ce fait, les projets sociaux de l’Eglise, grâce à la divulgation d’un sain entrepreneuriat, seront mieux suivis et aboutiront, puisque dans la recherche de l’entraide mutuelle, elle sera dotée de plus de personnes formées, qui analyseront, s’accorderont et la soutiendront de par leurs idées et actions. Également, dans le but d’avoir un impact réel et actif, en utilisant des acquis personnels et spécifiques, elle saura s’interroger sur la pertinence et les enjeux de toutes initiatives. Enfin, dans une action participative, de tous, sans faire fi des aspects imprévus, elle agira, plus aisément, en se basant sur ces projections issues d’une analyse prenant en compte tous les facteurs positifs et négatifs; ce qui est indubitablement requis pour acquérir un sain esprit d’entreprise et d’investissements.
Visiblement, inculquant pédagogiquement des techniques entrepreneuriales claires, utilisant sa longue et efficace expérience dans le champ éducationnel, elle s’impliquera davantage dans le quotidien et la lutte contre la pauvreté. Autrement dit, l’Eglise se doit de stimuler la créativité dans ce domaine et continuera de motiver les associations de fidèles qui œuvrent dans le social et promeuvent les d’investissements.
L’entrepreneur et l’engagement chrétien: un témoin de l’Église dans le monde
Le monde de l’entrepreneuriat et des affaires implique, quelques fois, des méthodes peu commodes et dévalorisantes, quand la recherche du profit personnel et unilatéral, l’accumulation avide des richesses et la manipulation dépréciative demeurent les premières motivations. Ainsi, parler d’entrepreneur catholique dans le monde, reviendrait à mettre l’accent sur l’impact réel de la foi et des mœurs sur l’environnement des échanges et des marchés.
Formé intégralement, à travers la Doctrine sociale de l’Eglise, cet entrepreneur, par la foi, la morale chrétienne, le respect du bien commun, la charité et l’honnêteté, créera un cadre d’échange plus sain, impliquant la rigueur, la justice et la confiance. Une confiance, d’ailleurs utile, pour la prospérité de toute entreprise.
Sachant ses droits et devoirs, condition sine qua non, il devra, dans la liberté, développer dans tous ses secteurs de prédilection, une bonne entente et le projet d’agir en toute discrétion, modération et simplicité. Dans le respect de tous, il saura être intègre et se laisser guider par la persévérance ; soutenue par le courage et l’envie de toujours exceller. Mu par la justice et la transparence, il promouvra l’équité, l’égalité et le bien-être de tous, sans distinction ni sectarisme. Subséquemment, il devra promouvoir le développement intégral de tout l’homme dans la qualité de ses prestations, au détriment de certaines pertes considérables qui inciteraient à bannir plusieurs vertus et la morale. De la sorte, il est engagé dans les affaires et valorise sa foi.
Cet engagement sera donc possible si l’entrepreneur catholique est conscient de sa véritable identité : une courroie de transmission des vertus chrétiennes. Nécessairement, en tant que personne avisée, il permettra à ses contemporains de bénéficier de son expertise, de son apprentissage théorique et pratique en la matière. Par conséquent, il contribue à façonner le tissu moral de la société civile, en étant le témoin d’une foi authentique, un modèle de vertu et de vocation, un acteur de la recherche du bien commun, malgré les risques et les sacrifices consentis.
Les assistants ecclésiastiques aux côtés des entrepreneurs : disponibilité et charité
Bien instruits en matière d’entrepreneuriat, ne pouvant néanmoins être aux premiers rangs des négociations et investissements, vu la délicatesse de leur rôle dans la société, les assistants ecclésiastiques, avertis de leur rôle de promoteurs de l’entrepreneuriat et des projets d’investissements éthiques, de soutien moral et spirituel, devront apprendre à être disponibles et soutenir véritablement les entrepreneurs chrétiens, qui ont besoin d’une assistance régulière pour ne point flancher, vu les nombreuses malversations qui minent ce domaine.
En cas de faiblesse, ils trouveront des méthodes justes et charitables, sans jugement aucun, pour les aider à garder leur identité chrétienne. Aussi, pour ne guère les laisser ployer sous le poids des échecs, des peurs, des hésitations et du découragement, ils devront initier des formations continues à l’attention de toutes ces personnes qui ont visiblement besoin de tenir le cap et de rester des ambassadeurs de l’Eglise.
En définitive, en excluant toute fuite de notre rôle d’importance primordiale, nous devons tous nous sentir engagés pour un entrepreneuriat juste, un accompagnement responsable et participatif de toutes les personnes que nous avons à charge. Cela y va de la véritable implication de l’Eglise dans le monde d’aujourd’hui : une Eglise en Action, Combattant résolument contre toutes les inégalités, motivant le Travail de l’homme, de par une Organisation soutenue par une Nouvelle manière de penser. C’est en clair, une Eglise lucide, ferme, entreprenante, entrepreneure, engagée dans toutes les discussions concernant le bien-être, le bien commun et la recherche d’un épanouissement intégral de tout l’homme.