L’entrepreneuriat pour moi a toujours été une activité à laquelle tous peuvent aspirer ; la société civile, l’Eglise. En effet les séminaires nous ont aidés à comprendre qu’entreprendre c’est respecter les règles. Les règles relevant de plusieurs sphères ; morale-éthique, économique, sociale, managériale, humanitaire… Moi comme religieuse d’une jeune congrégation de droit diocésain, j’ai toujours voulu savoir et comprendre dans quel domaine est-ce-que ma congrégation pouvait investir dans le but de générer des revenus, sans risque de tout perdre dans l’activité. Les esquisses de réponses données durant les séminaires, m’auront permis de comprendre à quoi servirait l’entrepreneuriat dans une communauté comme la mienne. Il est vrai que les laïcs ont toujours eu le monopole dans ce domaine, du fait de leurs formations académiques et professionnelles, ce qui n’est pas toujours le cas en ce qui concerne les personnels ecclésiastiques qui se dédient de manière tout à fait normale à la formation spirituelle. Ayant pris part à ces différents séminaires d’une édification sans pareil, je me permets de croire que l’adage de chez nous qui dit que « qui ne risque rien, n’a rien » a tout son sens. De fait entreprendre c’est risquer, mais risquer en misant sur certaines valeurs qui vous permettent d’atteindre vos objectifs. Monsieur Essomba aura largement insisté sur le concept de la solidarité comme valeur chrétienne, humaine et outil politique. C’est dire que pour notre orateur, il n’est pas possible aujourd’hui d’évoluer seul. Pour cela, je pense que l’Eglise a besoin de faire converger ses énergies afin de pouvoir se hisser à un certain niveau de l’entrepreneuriat. L’Eglise comme personne morale a donc un rôle plus qu’important dans la construction d’un tissu social et moral solide. Grâce à son pouvoir de rassemblement, elle devrait œuvrer à des formations non pas toujours théoriques, mais aussi pratiques qui s’intéressent à la construction d’un futur meilleur pour ses fidèles. Aujourd’hui l’Eglise a des capacités de construire plus qu’hier des personnalités morales, experte de la promotion et du développement intégrale de la personne humaine. Comme dit monsieur Essomba « il ne suffit pas d’être curé pour construire », je pense que par ces mots, notre conférencier voulait insister sur la question de la formation des Leaders religieux car il ne suffit pas d’être prêtres ou religieux pour avoir les capacités de management.
Réflexion sur l’État de droit
Au regard de tout ce qui se passe autour de nous et des évènements observés dans nos pays, nous nous rendons compte d’une certaine manière que les règles qui sont appliquées sont véritablement extérieures, du fait qu’elles ne sont pas décidées par nos Etats, mais imposées par ceux qui en sont les plus bénéficiaires. Depuis l’esclavage en passant par la colonisation et aujourd’hui la néo-colonisation, il est aisé de constater que le monde extérieur a non seulement une grande influence sur le commerce, mais surtout en dicte les règles. Les nations puissantes sont celles qui dictent les lois et les imposent aux plus faibles à tout point de vue économique et politique. Hors aujourd’hui, nous avons des problèmes qui sont propres à l’Afrique et qui ont besoin des solutions adaptées pour le contexte africain.
L’Afrique francophone est désormais outillée intellectuellement pour affronter les problèmes qui sont les siens, malheureusement aujourd’hui encore elle ne dispose pas de tout le matériel et de la technologie qui lui permet de se prendre totalement en charge. Cela pose le problème de la solidarité africaine, qui devrait être cette valeur fondamentale qui pousse l’Afrique à se lever comme un seul homme pour un développement d’ensemble car il n’est pas encore possible pour les pays africains de se développer de manière isolée. Les leaders religieux ont toujours joué un rôle important dans la formation des personnes, mais ce rôle est à peu près resté théorique. Il serait donc judicieux qu’ayant été formés au préalable, les leaders à leur tour fassent la promotion de la croissance économique et du développement durable, en prenant en compte l’épanouissement de la personne. Il est vrai que l’Eglise n’a pas toujours les moyens pour la réalisation de ses projets, elle a donc besoin d’être assistée et accompagnée afin de permettre aux uns et aux autres d’apprendre à mutualiser leurs efforts. Et c’est aussi là que le rôle de l’Etat est important. Une fois de plus la question de la solidarité resurgit car c’est encore grâce à elle qu’il est possible d’avancer. Evidement elle devrait être perceptible afin que tous puissent en bénéficier. La question de la corruption n’est pas facile à aborder dans les contextes qui sont les nôtres, mais la question de la formation est la base de tout et se pose avec acuité.
La formation pour moi commence à la base dans les familles, cellules de base de la société où nous religieuses généralement assurons l’enseignement et la formation continue dans les paroisses, les groupes et durant toutes les rencontres auxquelles nous prenons généralement part. Il est vrai qu’aujourd’hui le contexte n’est pas toujours en notre faveur, à cause de la mauvaise répartition des biens qui pousse certains à la corruption, mais la nomination des personnes qualifiées à des postes importants reste possible, car nous sommes souvent bien outillés en ressources et en qualifications. De plus l’Eglise elle-même doit s’investir dans la formation pratique pour la création des richesses, car nous avons beaucoup de diplômés mais pas de professionnels. Ceci est certainement dû au système éducatif qui est le nôtre, et qu’on devrait changer. Evidement le Séminaire du professeur Essomba a vraiment mis en effervescence ma capacité de penser. Cela m’aura permis de mieux comprendre que les problèmes de nos pays pauvres ne trouveront de salut que par l’entrepreneuriat, le droit et la solidarité, l’Eglise étant acteur principal dans cette quête.